Les arbres en fleurs furieusement
Les fleurs écumant de rage
Civilisation brisée, blessante, exaspérante
L’usine récurrente de la mort redressant la tête
Mais tu ne peux mettre le printemps en quarantaine
Ville immobile, calme et vide
Des rames de métro de sans-abri
Des magasins en planches de volets
Mais tu ne peux arrêter le printemps
Les concerts annulés tremblant en silence
Les vernissages sentant le vide
Les artistes restés cois regardant avec incrédulité
Mais tu ne peux nier le printemps
Gens délirants portant masque
Seulement les yeux dans l’incertitude
L’exaspérant calme des rues
Mais tu ne peux pas stopper le printemps
Traduction de Gilles & John (La Page Blanche, No. 53)